Notre territoire de santé

Situation

La CPTS Gascogne Armagnac est limitrophe à l’ouest de la CPTS de l’Adour et au nord de la CPTS Hautes Landes Armagnac dont les deux projets sont en cours de rédaction d’un projet de santé et les sièges sont dans le département des Landes (40) en région Nouvelle-Aquitaine.

La CPTS Gascogne Armagnac couvre 44 communes du département du Gers et comprend 9% de la population du Gers. Son territoire est maillé de communes peu denses et se caractérise par une densité́ de population inférieure aux chiffres départementaux (26.4 hab./km² contre 30.5 hab./km²).

Les communes d’Eauze (3940 habitants), de Nogaro (2012 habitants) et de Cazaubon (1640 habitants) sont les plus peuplées du territoire. 38 communes du territoire comptent moins de 500 habitants et sont classées en ZAC (zones d’action complémentaire) ce qui signifie que ces communes sont considérées comme sous-denses par l’ARS Occitanie, fragiles en termes d’accès aux soins et qu’une attention particulière doit y être portée.

Démographie

Le territoire connait une stabilité de la population contrairement à la région dont le taux évolue légèrement (0.65%) grâce au solde migratoire. La répartition des habitants par tranche d’âge démontre que la population est plus âgée qu’en Occitanie.

Le vieillissement démographique s’accentue sur le territoire emmenant avec lui des enjeux de santé majeurs notamment concernant la prévention de la perte d’autonomie mais aussi la prise en charge des personnes âgées, dépendantes ou en situations complexes.

La population âgée de + de 65 ans est, quant à elle, sur-représentée au sein du territoire (plus de 31%), comparativement aux niveaux régional et national.

16% de la population du territoire a plus de 75 ans, part nettement supérieur à celle de l’Occitanie.

Les 18 à 39 ans sont davantage représentés sur le territoire de la CPTS que dans le reste du département mais restent moins nombreux qu’en Occitanie.

Santé de la population

30,2% de la population est en affection de longue durée contre 24.2% en Occitanie.

12% de la population de 17 ans et plus n’a pas de médecin traitant, taux légèrement supérieure à la région.

Le diabète de type 1 et 2 est l’ALD qui touche le plus la population (6.1%) suivi par les tumeurs malignes, affection maligne du tissu lymphatique ou hématopoïétique (4%) et les insuffisances cardiaques graves, troubles du rythme graves, cardiopathies valvulaires graves et cardiopathies congénitales graves (3.2%). Le diabète semble être la seule ALD où le chiffre est au-dessus des données départementales. En revanche toutes les ALD ont des taux supérieurs aux taux régional et national sauf les affections psychiatriques de longue durée.

L’accès aux soins est rendu difficile par une démographie des professionnels de santé très faible voire inexistante pour certaines professions, ajoutant à cela les problèmes de transports pour accéder à des rendez-vous souvent éloignés géographiquement, notamment les centres hospitaliers et hôpitaux (celui de Mont de Marsan est à 45 mn en voiture). Ces éléments entrainent un fort renoncement aux soins sur le territoire, constaté également pour des patients ayant un médecin traitant.

Offre médicale

Le territoire se caractérise par :

  • Un âge moyen élevé, en effet 11 médecins ont plus de 60 ans soit 52% : c’est 21 points de plus que la moyenne nationale,
  • Pénurie d’ophtalmologiste, dermatologue, masseur kinésithérapeute, dentiste, podologue, orthophoniste, gynécologue, à des spécialistes et au 2nd recours

Les problèmes d’accès aux soins par manque de transports pour accéder à des rendez-vous souvent éloignés géographiquement, notamment les centres hospitaliers et hôpitaux (celui de Mont de Marsan est à 45 mn en voiture.

Statistiques de santé de notre territoire

Principales difficultés rencontrées par les patients :

  • Accès à un médecin traitant, ophtalmologiste, dermatologue, masseur kinésithérapeute, dentiste, podologue, orthophoniste, gynécologue, à des spécialistes et au 2nd recours (délais longs en fonction des spécialités, problèmes de disponibilités dus à la démographie médicale et au manque de professionnels sur le territoire).
  • Des difficultés d’accès aux soins qui persistent pour des raisons sociales et économiques, (personnes pas ou peu diplômées, taux de pauvreté élevé, distance des soins et problèmes de transports, familles monoparentales, personnes isolées/sans lien social, etc.)
  • Découverte de pathologies graves plus tardivement à cause de ces mêmes facteurs.
  • L’éloignement de certaines populations des pratiques de prévention (dépistage organisé du cancer de l’utérus et cancer colorectal, vaccination antigrippale, suivi médical des maladies chroniques, surpoids, …) et le manque d’anticipation dans les rendez-vous de suivi.
  • Les professionnels évoquent aussi l’inquiétude des patients quant à la situation du territoire.

Parcours patients posant des difficultés pour les professionnels :

  • Prise en charge des patients complexes (ex : personnes âgées polypathologiques, personne en fin de vie, patients diabétiques, distance entre le MG et le patient pour les visites à domicile…),
  • Difficulté du maintien à domicile et gestion du retour à domicile parfois dangereux,
  • Amélioration de la qualité du lien ville-hôpital nécessaire
  • Prise en charge des personnes souffrant d’addiction,
  • Prise en charge de l’obésité et du surpoids notamment chez l’enfant,
  • Prévention pour les enfants et les adultes : vaccination, dépistage cancers, addictions, sexualité, perte d’autonomie, interaction médicamenteuse, BPCO
  • Créer une coordination entre professionnels pour faciliter l’exercice

Le vieillissement de la population, le développement des maladies chroniques et les prises en  charge de plus en plus lourdes et complexes en ambulatoire, associés à une société de plus en plus inclusive, nécessitent aujourd’hui une coordination accrue entre les acteurs de santé. Cette coordination, pour être efficace, doit être organisée et formalisée.

En effet il nous apparaît nécessaire de créer un mode coordonné d’exercice ambulatoire au service de la population de notre territoire, afin de pouvoir répondre aux défis d’une prise en charge de qualité dans un contexte de démographie médicale altérée.

La création de la CPTS doit également permettre d’optimiser la coopération entre les professionnels de santé de ville et leurs partenaires, notamment les établissements de santé. Elle constitue un cadre de coopération et de coordination des acteurs de santé à l’échelle du territoire, essentielle pour améliorer la prise en charge des situations complexes.

Pour mener à bien ces missions, nous nous appuierons notamment sur la création de liens entre les lieux d’exercice, des réunions de concertation pluridisciplinaires, une plateforme territoriale d’appui, et le développement des outils de communication adaptés à la coordination des soins.